Le gouvernement camerounais a mis une offre sur la table : 191,6 millions de dollars (environ 115 milliards de FCFA) pour acquérir 58,08% des parts de la Société Générale Cameroun (SG Cameroun), actuellement détenues par le groupe bancaire français Société Générale. Cette proposition, officialisée par le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze, marque une ambition claire de l’État de renforcer sa présence dans le secteur financier national.

Alors que des rumeurs persistantes font état de l’intérêt de Coris Bank International, une banque burkinabè en pleine expansion, pour le rachat de SG Cameroun, l’État camerounais entend faire valoir son droit de préemption. Cette situation soulève des questions importantes sur les motivations du gouvernement, la valorisation de la banque et les implications pour le futur du secteur bancaire camerounais.

Le Contexte : Un Désengagement Progressif de Société Générale en Afrique

Cette offre s’inscrit dans un mouvement plus large de désengagement de Société Générale du continent africain, avec des cessions déjà réalisées dans plusieurs pays. Cette stratégie de recentrage, motivée par des considérations économiques, ouvre des opportunités pour les acteurs locaux et régionaux. L’annonce de la vente de SG Cameroun a naturellement attiré l’attention, notamment celle de Coris Bank International (CBI).

L’Offre Camerounaise : Une Valorisation Basée sur le DDM

L’offre du gouvernement repose sur une évaluation utilisant le Discounted Dividend Model (DDM), une méthode qui estime la valeur d’une entreprise en fonction des dividendes futurs qu’elle devrait générer. Cette évaluation a mené à une révision à la baisse de la valeur comptable de SG Cameroun, de 142,9 milliards à 135,3 milliards de FCFA. Le gouvernement justifie cette révision par un audit réalisé par Grant Thornton, révélant des ajustements nécessaires suite à la détection de créances douteuses et d’autres facteurs.

Pourquoi l’État Camerounais Veut-il Acquérir SG Cameroun ?

Les motivations de l’État sont multiples :

  • Renforcer le contrôle du secteur bancaire: Une présence plus importante permettrait d’orienter les politiques de crédit, de soutenir les entreprises locales et de stimuler le développement économique.
  • Assurer la stabilité du système financier: L’acquisition par l’État garantirait la continuité des opérations et éviterait une potentielle déstabilisation en cas d’un acquéreur moins solide.
  • Capturer une part des bénéfices: En devenant actionnaire majoritaire, l’État pourrait réinvestir une part significative des bénéfices générés par la banque dans le développement du pays.
  • Affirmer la souveraineté économique: L’acquisition d’une grande banque par l’État est un signal fort d’affirmation de la souveraineté économique.

L’offre du gouvernement camerounais pour acquérir SG Cameroun représente une étape cruciale pour le secteur bancaire du pays. Que ce soit l’État ou CBI qui remporte la mise, l’impact sera significatif. Il est impératif que la décision finale prenne en compte les intérêts de toutes les parties prenantes et les conséquences potentielles pour le développement économique et social du Cameroun. La prudence et une analyse approfondie sont de mise pour assurer un avenir prospère au secteur bancaire camerounais.

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