La mangue de Casamance : Un trésor à polir pour booster l’économie locale

La mangue, véritable joyau de la Casamance, occupe une place centrale dans l’économie sénégalaise. Avec 47% de la production totale de fruits, elle représente un pilier crucial du développement rural et une source de revenus inestimable pour les petits producteurs familiaux. Cependant, malgré son potentiel immense, la filière mangue casamançaise est confrontée à des défis majeurs qui freinent son essor.

Des défis à relever pour une filière plus performante
L’étude réalisée par IPAR, en collaboration avec ASPRODEB, MSA, CNAAS, met en lumière les obstacles qui entravent le plein potentiel de la mangue casamançaise. Parmi les plus importants, on retrouve :

• Des contraintes sanitaires et phytosanitaires : La prolifération des mouches des fruits et la fusariose, maladie fongique courante, menacent la qualité des récoltes.
• Une base productive vieillissante : Le manque de modernisation des vergers et l’accès limité aux facteurs de production tels que l’eau, la terre, le financement et les clôtures entravent la productivité.
• Des pratiques agricoles perfectibles : Le respect des bonnes pratiques agricoles reste un défi, entraînant une dégradation des sols et une baisse des rendements.
• Un manque d’infrastructures : L’insuffisance de structures de stockage, de conservation et de conditionnement limite la valorisation des produits.
• Une transformation insuffisante : La faible transformation de la mangue freine la création de valeur ajoutée et la diversification des produits dérivés.
• Des barrières commerciales : Le durcissement des barrières non tarifaires et la concurrence étrangère fragilisent la compétitivité de la mangue casamançaise.
• Un accès limité à la formation et au financement : Le manque de formation en techniques de production, de stockage et de transformation, ainsi que les difficultés d’accès aux matériels agricoles et aux crédits, plombent la productivité et la compétitivité.

Vers une filière mangue plus résiliente et porteuse d’opportunités
Malgré ces défis, l’étude souligne l’immense potentiel de la filière mangue casamançaise. Si elle reçoit l’accompagnement adéquat, elle peut “offrir des opportunités de travail et d’emplois surtout aux femmes et aux jeunes, apporter des revenus additionnels en milieu rural et au niveau des exploitations familiales et valoriser le travail en milieu rural (compétences améliorées et reconnues)” (Strebelle, 2013).

Le projet Feed The Future Sénégal Dooleel Mbay, financé par l’USAID et mis en œuvre par RTI, s’inscrit dans cette dynamique de développement. En ciblant le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne de valeur mangue dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, le projet vise à :

• Promouvoir l’adoption de bonnes pratiques agricoles et phytosanitaires pour une production plus saine et durable.
• Moderniser les vergers et améliorer l’accès aux facteurs de production.
• Développer les infrastructures de stockage, de conservation et de conditionnement pour réduire les pertes post-récolte et valoriser les produits.
• Encourager la transformation pour créer de la valeur ajoutée et diversifier les produits dérivés.
• Faciliter l’accès à la formation et au financement pour renforcer les compétences et l’autonomie des acteurs.

Télécharger le rapport étude mangue casmance ipar dooleel mbay 19 mai 2023

La mangue de Casamance recèle un potentiel immense pour booster l’économie locale et améliorer les conditions de vie des populations rurales. En s’attaquant aux défis structurels et en valorisant les opportunités, le projet Feed The Future Sénégal Dooleel Mbay contribue à bâtir une filière mangue plus résiliente, performante et inclusive, au profit d’un développement durable et partagé de la Casamance.

Ensemble, faisons de la mangue de Casamance un trésor à partager pour un avenir prospère !